Catalog / protolog versus Catalogue / protologue
Jacques Melot
jacques.melot at ISHOLF.IS
Tue Jun 25 15:05:09 CDT 2002
Le 20/06/02, 7:59 -0400, nous recevions de christian thompson :
>Richard:
>
>In regards to your comment:
>
>>Despite my residence within the U.S., I think I'll stay with the "gue"
>>ending in my application (we 'mericans cost ourselves a great deal in our
> >efforts to be different solely for the purpose of being different....)
>"American" English is more sucessful that English English because it adapts.
Ceci est une pure ptition de principe.
Si l'anglais britannique s'adapte moins (vraiment?), c'est
peut-tre parce que les Anglais sont plus prudents, se mfiant des
changements faits la hte.
Je pense au contraire que les deux dialectes sont aussi efficaces
l'un que l'autre, la diffrence rsidant essentiellement dans la
manire dont on emploie la langue.
>And this is why French is no longer the "International" language
Il ne faut pas confondre "international" et "universel". Le
franais, comme l'anglais, l'espagnol, etc., est une langue
internationale. Mais le franais n'est pas une langue universelle,
pas plus que l'anglais ne l'estÊ: pour le moment, il n'y a pas de
langue universelle, sinon en considrant comme inexistante ou
quantit ngligeable une grande partie de l'humanit.
>it once was as it refused to adapt.
Ce n'est videmment pas la vraie raison. Premirement, une langue
n'a pas de volont propre d'voluer ou non, deuximement les Franais
ne se sont pas opposs son volution normale, phnomne qu'il ne
s'agit cependant pas de confondre avec le fait de repousser
lgitimement une forme d'assujettissement plus ou moins dguise.
Jadis, les Anglais on fait de mme sous le menace de la langue
franaise, il ne faut pas l'oublier! Et c'est normal, car ils
protgeaient leur identit qu'ils ressentaient comme menace
travers leur unique moyen d'exprimer leur pense et leur sensibilit
propreÊ: le langage.
La seule chose remarquer ici est que le franais est une langue
de structure diffrente o l'enrichissement terminologique normal ne
se fait pas de la mme faon ni dans les mmes proportions qu'en
anglais. Le franais est nanmoins parfaitement adapt l'expression
technique et savante, comme l'anglais, le sudois, l'allemand, le
russe, etc., et le recul dans son emploi pour les publications
scientifiques n'est pas d une faiblesse inne, mais une
concurrence impitoyable, souvent mme dloyale, dont la raison ultime
est politique et conomique.
De plus, la langue renvoie la culture, la pense et
l'identit du groupe qui la parle. Des langues diffrentes sont
associes des manires tant soit peu diffrentes de dcouper la
ralit et d'y ragir (cf. notamment les questions de perception des
couleurs, par exemple dans Per Linell, M nniskans sprk, en
orientering om sprk, t nkande och kommunikation, Liber Frlag,
Malm, 1982). Il ne faut donc pas comparer ce qui n'est pas
comparable, du moins pas sans prcautions particulires.
La facilit avec laquelle l'anglais produit un vocabulaire
renouvel, spcialement aux tats-Unis, ne prsente pas que des
avantages, car l'inflation terminologique offre des dangers
lorsqu'elle est incontrle ou devient excessive (cf. le principe du
rasoir d'Ockham), pouvant notamment tuer ou, ce qui est pire,
dnaturer l'information.
D'ailleurs, cette facilit produire de nouveaux termes, si l'on
y regarde de plus prs, n'est pas si vidente: on note en anglais de
plus en plus d'onomatopes peu glorieuses qui en stigmatisent plutt
les faiblesses ou les limites.
>Languages, like species, need to adapt, change, etc., to be survive.
Rien de tout cela ne peut cependant tre dcid. Une langue vit et
donc volue parce qu'elle est utilise, et ce, au prorata de la
vigueur et de la productivit des groupes qui en font usage. Elle
reflte, sous tous ses aspects, l'activit de la collectivit qui la
parle.
>The English insist on holding to the French which William brought
>over from Normandy a thousand years ago.
Je ne crois pas que les Anglais insistent pour conserver inchange
leur langue. Son tat actuel est un fait, c'est tout.
>[...]
>
>epilog, et cetera (yes, that is Latin, but ... ). In short, as we
>no longer pronouce the terminal "ue" there is no need
Opinion de linguiste?
>to continue to carry it in the written language simply because of
>what happened years ago.
>
>*I say "Americans" but really the vast amount of change in the
>"English" is being driven by all non-English users of the English
>language.
Encore un danger potentiel. Les spcialiste de ces questions en
sont maintenant trs conscients.
>But due to American dominance in new technologies, communications,
>etc., we are appropriately blamed to the good and bad of that
>evolution!
>
>So, why hold onto a thousand year old vestigial appendix? drop the
>terminal "ue" It is a matter of evolution and progress, not simply
>wanting to be different.
Je suis d'accord que ce n'est pas pour le seul plaisir d'tre
diffrent, mais ce n'est pas non plus une question d'volution et de
progrs: c'est en fait une simplification utilitariste que l'on pense
pouvoir s'autoriser.
Si la rgularit des langues et leur capacit produire de
nouveaux termes a tellement d'importance pour vous, abandonnez
l'anglais et choisissez l'islandais ou le grec (ancien de prfrence).
Seulement vous ne serez pas suivi, parce que le choix collectif
d'une langue obit d'autres critres et qu'il n'existe aucun
fondement historique pour un usage universel de l'islandais, du grec,
du sudois (bon candidat pourtant!) ou encore de l'espranto.
Salutations amicales,
Jacques Melot
>Cheers
>
>
>F. Christian Thompson
>Systematic Entomology Lab., ARS, USDA
>Smithsonian Institution
>Washington, D. C. 20560-0169
>(202) 382-1800 voice
>(202) 786-9422 FAX
>cthompso at sel.barc.usda.gov [NB: no terminal "n"]
>visit our Diptera site at www.diptera.org
[...]
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