systematics V taxonomy

Guy Redeuilh redeuilh at CLUB-INTERNET.FR
Fri Sep 6 01:22:42 CDT 2002


Point of view.
Extract from my article writed for mycologists colleagues (in press) about this controversial question of vocabulary.

Abstract :
Taxomomy : describe and name (under nomenclatural rules) organisms grouped together in taxa.
Systematics : classify taxa in systematic arrangements based on various criteria, one of these being phylogeny.
   In their traditional sense, systematics an taxonomy are poorely differentiated.

Process in natural sciences : identify (taxonomy) --> name (taxonomy + nomenclature) --> classify (systematics)
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- Systematics has a historical sense = linnean = classical systematics.
- Classical systematics is "as possible" phylogenic, obviously using phylogenetic data, but this is not a "strict obligation" (controversial point), because systematics is a science of communication, and as interface between nature and man has other "obligations" : relative stability, legibility etc. (for naturalists, teaching, publishing...).
- When phylogenetists strict cladists name "systematics" phylogenetics only, and "classification" or "taxonomy" the classical systematics, they are historically wrong.
  Obviously, I hope classical systematicians will get back "their" systematics !

 Guy REDEUILH
Strict non cladist (wink !)

T=Fax= (00 33) 01 30 90 84 47
redeuilh at mycofrance.org = redeuilh at club-internet.fr 

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(extract)
La Taxinomie est une science qui a pour objet de décrire et de nommer (selon les règles de la Nomenclature) les organismes vivants (ou ayant vécu), et de les regrouper dans des entités appelées taxons. 

La Systématique est une science qui a pour objet de classer les taxons dans un certain ordre (ordre systématique). 
   En systématique classique (« linnéenne ») cet ordre était fondé à l'origine uniquement sur des critères de ressemblance. Au fur et à mesure de l'avancée des connaissances, ces critères s'appuient cependant de plus en plus sur les données de la phylogénétique, sans que pour autant cela change la structure fondamentale de cette systématique, remarquons-le. 
   En systématique phylogénétique strictement cladiste (également chez les phénéticiens), cet ordre est fondé sur des relations évolutives (hiérarchie des « groupes-frères »). 

Systématique et taxinomie, telles que définies ainsi dans un certain sens usuel, sont des sciences en réalité peu distinctes, généralement pratiquées simultanément. Les taxinomistes, après avoir étudié des organismes, essaient de les regrouper en taxons en commençant naturellement par ceux de bas niveaux (espèces, notamment), mais ils n'échappent pas ensuite à la nécessité de devoir intégrer ces derniers dans d'autres taxons placés eux-mêmes dans un système hiérarchique de plus haut niveau, travail de systématicien au sens restreint.

    Ces définitions ne feront malheureusement pas l'unanimité. Après avoir été un temps considérés comme plus ou moins synonymes, les termes de systématique et de taxinomie étaient parvenus à se différencier tant bien que mal (ce n'était pas d'une importance capitale) chez les systématiciens classiques, en général dans le sens retenu ici. L'idée de phylogénie était associée au concept systématique, mais c'était un souhait plus qu'une réalité. L'irruption des phylogénéticiens est cependant venue troubler ce fragile équilibre quand, pour désigner la systématique classique, ils ont utilisé le terme fourre-tout de « classification », ou encore de « taxinomie », terme trop restrictif dès lors qu'on veut le distinguer clairement de systématique. Ils se sont appropriés à cette occasion - indûment sur un plan strictement historique - l'exclusivité du terme de « systématique », alors même qu'aujourd'hui, comme nous venons de le voir, leur spécialité ne concerne que l'option « strictement cladiste » de la systématique (voir plus loin une discussion plus détaillée au chapitre « Phylogénétique et Systématique - Point de vue »).

(Commentaires)
[...]Il est souvent admis comme un dogme que les organismes constituant un même taxon " doivent " dériver d'un ancêtre commun, le lien systématique se confondant alors avec le lien phylogénique. Les ouvrages récents traitant de technique cladistique considèrent par exemple que la reconstruction phylogénique élaborée à l'aide de cette méthode est la seule qui soit naturelle, et donc la seule qui puisse porter le nom de systématique, la seule en outre qui ait un avenir puisque toute autre est potentiellement artificielle. Mais n'y a-t-il pas là quelque détournement de sens du terme systématique ? L'Histoire nous enseigne en effet que systématique et phylogénie n'ont pas toujours été confondues. Ainsi à l'origine, chez Linné, père de la systématique classique, la disposition hiérarchisée des taxons répondait seulement à un besoin bien humain, celui de créer des groupements fondés sur des convergences de caractères facilement reconnaissables, des plus généraux aux plus spécifiques. Il n'y entrait aucune implication phylogénique, et pour cause : les théories évolutionnistes ne devaient prendre véritablement corps qu'avec Lamarck et Darwin, c'est-à-dire après la parution du Species Plantarum (Linné, 1753). C'est donc seulement par la suite que les naturalistes ont rêvé que l'ordre hiérarchique qu'ils cherchaient à établir pouvait devenir plus " naturel " et retracer (aussi) l'histoire de l'évolution. Cependant, durant deux siècles, les schémas évolutifs sont demeurés au stade d'approximations fragiles, expression d'intuitions autant que de certitudes scientifiques, tout particulièrement en mycologie où l'on manque singulièrement de fossiles. Mais une chose est bien certaine : la systématique - il n'y en avait qu'une seule alors - a existé bien avant la phylogénétique. Il est dès lors curieux d'observer que les systématiciens ont laissé passivement les phylogénéticiens s'approprier le terme de systématique ! C'est, par une ironie de l'histoire, sans doute qu'après avoir tant dit, ou voulu, que leur systématique soit phylogénique sans avoir les moyens de prouver qu'elle l'était vraiment, ils se sont trouvés pris à leur propre piège le jour où elle a eu réellement la possibilité de l'être ! Seule une réflexion sur la nature profonde et la finalité de leur activité peut aujourd'hui leur permettre de récupérer - légitimement à mon sens - ce terme à leur profit.
La systématique classique a encore un très long avenir devant elle, il faut du moins l'espérer et ceci pour de nombreuses raisons dont il sera question plus loin. Associée à une nomenclature dite " linnéenne ", et malgré ses défauts, on peut constater qu'elle n'a cessé de progresser au point que l'on se rend compte aujourd'hui que, dans de nombreux cas, elle n'est pas aussi éloignée qu'on aurait pu le craindre de nos plus récentes reconstructions cladistiques. 

Cette simple observation suggère une question de fond : compte tenu du handicap qu'a constitué malgré tout pour elle le manque de fiabilité en matière de phylogénie, comment, durant toute cette période post-linnéenne, la systématique classique a-t-elle pu assumer son rôle fondamental d'interface entre la nature et l'homme ? La réponse se trouve certainement dans le fait que, dans la fonction d'outil de communication qu'implique ce rôle, consistant à hiérarchiser la diversité biologique pour la rendre intelligible au plus grand nombre, et pas seulement aux spécialistes, elle n'a pas failli. Elle a ainsi pris naturellement la place qui lui revient dans le processus de la connaissance et de la reconnaissance des organismes biologiques, processus qui peut être schématisé par la triade : identifier (taxinomie), nommer (nomenclature et taxinomie), classer (systématique). 

....

----- Original Message ----- 
From: "Susan B. Farmer" <sfarmer at GOLDSWORD.COM>
To: <TAXACOM at USOBI.ORG>
Sent: Thursday, September 05, 2002 11:00 PM
Subject: systematics V taxonomy


> Several grad students were sitting around discussing/debating the
> differences between systematics and taxonomy.  Are there *really*
> any differences, or is the distincting mostly semantic?
> 
> Susan, curious in Tennessee
> -----
> Susan Farmer
> sfarmer at goldsword.com
> Botany Department, University of Tennessee
> http://www.goldsword.com/sfarmer/Trillium
> 




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