dessart/podostemaceae
Paul Dessart
dessart at KBINIRSNB.BE
Wed Nov 24 14:05:30 CST 1999
Dear Taxacomers, botanists and entomologists,
A few weeks ago, a colleague asked for informations on the pollination of
the Podostemaceae. I sent to her a note on the matter that I had co-written
with a botanist, drawing the attention of the field-colelctors on those so
curious plants and pollinating coleoptera. I wonder whether this note does
not deserve a broader diffusion, that 's why I reproducze it in attachment.
Any colleague interested by the illustrations may ask for a reprint (or a
xeroxcopy if the reprints are exhausted).
Limited to rather short attachments, I cut the note into two parts
(Podostemaceae - Torridincolidae).
Best regards to every body
Paul.
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Avis de recherche:
Torridincolides (Coleoptera) vivant en symbiose
avec des Podostemacees (Podostemales)
par Jean Leonard 1 & Paul Dessart 2
1 Jardin botanique national de Belgique, Domaine de Bouchout,
B-1860 Meise, Belgium.
2 Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, Section
Insectes et Arachnomorphes, rue Vautier 29, B-1000 Bruxelles,
Belgium.
Resume
L'attention des recolteurs en regions tropicales est
attiree sur une association des chutes d'eau ou vivent des
plantes etranges, des Podostemacees, et leurs pollinisateurs,
probablement des Coleopteres Torridincolides. La morphologie des
unes et des autres est brievement decrite et illustree en vue de
faciliter leur reconnaissance sur le terrain.
L'un de nous (Leonard, 1993) vient de publier une etude
phytosociologique des chutes de la Tshopo, pres de Kisangani, au
Zaire (realisee il y a plus de 40 ans, a' une epoque ou l'on
parlait encore de Stanleyville au Congo belge). Parmi les
nombreuses especes liees a' ce milieu fort particulier, il a
releve la presence de trois especes de Podostemacees et a pu
observer la pollinisation de l'une d'elles, Leiothylax quangensis
(Engler, 1894) Warming (1899), par de petits coleopteres.
Plantes et insectes sont etroitement lies a' ce milieu peu
ordinaire que constituent les chutes et, en depit de leur
abondance, sont insuffisamment recoltes. Le present article est
destine a' attirer l'attention des entomologistes des regions
tropicales sur cette remarquable association et d'autres
analogues, ou bien des decouvertes interessantes restent sans
doute a' faire. Nous donnerons donc quelques indications sur ses
deux composantes.
Les Podostemacees. Les Podostemacees sont en quelque
sorte aux autres plantes a' fleurs (Spermatophytes) ce que les
sacculines et les balanes sont aux crustaces ou les entoconques
et les gastrosiphons sont aux mollusques, animaux tres modifies
dont la veritable position systematique n'est decelable que par
l'etude de leur etat embryonnaire ou larvaire. Les Podostemacees
(sensu lato, incluant les Tristichacees) sont des plantes a'
fleurs et a' graines dicotylees, mais dans la majorite des cas,
leur appareil vegetatif est tres deroutant et fait plutot penser,
selon les genres, a' des thalles d'algues, de lichens ou
d'hepatiques, ou a' des mousses! Les figures 1 a' 4 permettent
de se faire une idee de leur etrange habitus et de la structure
florale. Leur appareil vegetatif est forme d'une partie basale
thalloide, de forme variee, solidement fixee sur des rochers et
portant des tiges de quelques millimetres a' 1 metre de longueur.
Les feuilles sont generalement petites et atteignent quelques
millimetres a' quelques centimetres de longueur. Les fleurs,
hermaphrodites et zygomorphes, sont petites et le plus souvent
contenues dans une spathelle membraneuse, qui se dechire lors de
l'anthese. L'enveloppe florale unique (perigone) est reduite a'
2 ou 3 petits tepales, libres ou concrescents. Le nombre des
etamines varie de 1 a' 3, rarement 4; les filets sont
concrescents sur une distance plus ou moins longue (l'andropode).
L'ovaire est supere, a' 2 ou 3 carpelles concrescents, surmonte
de 2 ou 3 stigmates. Le fruit est une capsule, lisse ou ornee de
cotes longitudinales. Ajoutons que les Podostemacees sont
egalement particulieres en ce que les especes ont souvent une
aire geographique tres restreinte, ce qui est exceptionnel chez
les plantes d'eau douce. De nombreux genres et especes ont ete
decrits de toutes les regions tropicales, tant d'Amerique que
d'Asie et d'Afrique. L'espece dont la floraison et la
pollinisation ont ete observees dans les chutes de la Tshopo,
Leiothylax quangensis (Fig. 1), se presente sous la forme de
larges plaques thalloides etalees sur les rochers sous eau ou
energiquement frappes par celle-ci, vertes, plutot coriaces, de
forme irreguliere, lobulees sur les bords et d'ou pendent de
longues tiges flottantes filiformes, vertes egalement, charnues
et tres ramifiees. A elles seules, elles peuvent former des tapis
couvrant jusqu'a' 30 m2. Elles portent de nombreux boutons
floraux composes d'une spathelle ovoide abritant une fleur bien
visible par transparence.
....Figs 1-4. - 1. Leiothylax quangensis (Engl.) Warm., vue
generale (? 1). 2. Ledermanniella bifurcata (Engl.) C. Cusset:
a: vue generale (? 2,1); b: individu acaule (? 5,5). 3.
Macropodiella pellucida (Engl.) C. Cusset: a: portion de thalle
florifere (? 1,4); b: spathelle avant l'anthese (? 6,6); c: jeune
fleur a' l'anthese (? 6,6); d: ovaire en vue dorsale (? 6,6); e:
fleur epanouie (? 6,6). 4. Ledermanniella ledermannii (Engl.) C.
Cusset, vue generale (? 1,9). Planche composee d'apres les
illustrations publiees dans la Flore du Cameroun, 30,
Podostemacees, par C. Cusset (1987) et reproduites avec l'aimable
autorisation du Dr Ph. Morat, Directeur du Laboratoire de
phanerogamie du Museum national d'Histoire naturelle a' Paris...
Quand baissent le debit et le niveau des eaux, les tiges
exondees fleurissent en quelques jours et couvrent les rochers
d'un tapis rosatre: la spathelle vert pale est dechiree par le
redressement du pedicelle blanc rose qui y etait recourbe; la
fleur comporte 2 minuscules tepales, un long andropode termine
par 2 ou 3 etamines a' antheres verdatres et un court gynophore,
avec un petit ovaire spherique, verdatre, a' 2 stigmates. La
baisse des eaux se poursuivant, les fruits murissent tandis que
les plaques thalloides blanchissent et se racornissent, et que
les tiges noiratres pourrissent en degageant une odeur
nauseabonde. Bientot il ne reste de ces jolies plages rosees que
des croutes completement dessechees et couvertes de fruits: ce
sont des capsules spheriques qui, en eclatant, projettent leurs
graines alentour; celles-ci germent aux endroits encore humides
et reconstitueront une nouvelle population lors de la periode
suivante de hautes eaux. Floraison, fructification et
dissemination n'auront dure que quelques jours... On a peu
publie sur la pollinisation des Podostemacees: on a dit certaines
anemogames, d'autres entomogames et quelques-unes sont surement
cleistogames (on trouve parfois sur des exemplaires d'herbier des
fruits murs dans une spathelle intacte, fermee). Leiothylax
quangensis est certainement entomogame. Durant la periode de juin
et juillet 1947, les tapis denses immerges de Leiothylax et les
rochers inondes voisins etaient couverts de petits coleopteres
immobiles, reunis en grappes compactes de centaines d'individus.
Ils semblaient se nourrir de Cyanophycees qui recouvrent les
rochers d'un enduit luisant. Munis de griffes puissantes, ils
resistaient parfaitement a' la force du courant. Retires de
l'eau, ils s'envolaient avec facilite. Lors de la periode de
floraison de la podostemacee, on les retrouvait voletant et se
depla?ant parmi les fleurs dont ils assuraient manifestement la
pollinisation.
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Paul Dessart,
Chef honoraire de la Section Insectes & Arachnomorphs,
Institut royal des Sciences naturelles de Belgique,
rue Vautier, 29
B-1000 Bruxelles Belgique/Belgium
DTel.:+32+(0)2/627.42.97
Fax: +32+(0)2/627.41.32
Mail: dessart at kbinirsnb.be
http://www.kbinirsnb.be
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