Latin, etc.
Jacques Melot
melot at ISMENNT.IS
Tue Feb 27 00:45:02 CST 1996
Reponse a Luis A. Ruedas
Cher Luis,
Merci pour votre reponse et votre effort linguistique.
Mon message ("Latin, etc.") concernait essentiellement le LATIN et
seulement accessoirement la PLURALITE LINGUISTIQUE menacee, une question a
vrai dire encore plus importante.
[...]
>> Un naturaliste qui n'a pas une CONNAISSANCE suffisante du LATIN... EST
>> UN NATURALISTE MAL FORME.
Par la je n'entends offenser personne; il s'agit beaucoup plus une maniere
un peu vive de reagir contre l'etalage etonnant de mauvaise foi que l'on a
pu lire dans les interventions de certaines personnes sur Taxaxom
concernant la question du latin.
Par "connaissance suffisante" je n'entends pas une connaissance academique
du latin mais une connaissance adaptee, c'est-a-dire une connaissance du
latin tel qu'il est employe dans les livres de botanique que ce soit chez
Bauhin & Cherler, Linnaeus, Persoon, Fries ou Pritzel. La connaissance du
latin classique aide, je suppose, mais peut aussi jouer comme un obstacle a
la comprehension du latin botanique. Personnellement, je n'ai pas appris le
latin a l'ecole ou a l'universite, mais directement au contact de la
botanique lorsque je me suis apercu que cela etait indispensable a mon
travail.
>[...] En faite, la majeure partie des naturalistes ont une
>connaissance rudimentaire du latin [...]
C'est bien ce que je leur reproche! Vous presentez cela comme une sorte de
caracteristique de la nature, un peu comme le fait que les humains
normalement ont deux mains portant dix doigts et que l'on ne peut rien y
faire. Non, on doit d'abord faire l'inventaire de ce qui est necessaire
pour travailler en Botanique ou en Zoologie et ENSUITE on se forme (ou on
forme des gens) en consequence, pas l'inverse.
>[...] [Raison] De plus ci la langue de
>se naturaliste est derivee du Latin.
Non, les Allemands dont la langue comporte encore des declinaisons, sont
definitivement mieux places que la plupart des peuples de langue romane
pour maitriser le latin.
>Mais cela ne veut pas dire que le
>Latin soit un requeriment sine qua non pour etre un naturaliste.
Oui, dans un sens vous avez raison, mais le naturaliste de bonne foi (qu'il
soit "bon" ou "moins bon") qui commence sans latin s'apercevra vite, comme
ce fut mon cas, de la necessite du latin et se formera alors au latin.
>En faite, dans les dernier dix ans, la seule fois que j'ai eut besoin de
>savoir du Latin a ete pour lire Linne dans l'original. Sur le terrain,
>et dans la literature: jamais. Je repete: jamais. Cela ne veut pas dire
>que le Latin ne soit pas utile pour d'autres, mais du moins dans la
>zoogeographie et systematique des mamiferes, tres peu.
Le probleme est le meme en Zoologie, meme si, suivant votre opinion,
"connaissance suffisante du latin" en Zoologie n'a pas la meme
signification quantitative qu'en Botanique. Je suppose que "moins de latin"
en Zoologie a d'ailleurs pour consequence directe "plus de diversite
linguistique".
[...]
>
> Luis A. Ruedas
> Museum of Southwestern Biology
> Department of Biology
> University of New Mexico
Salutations cordiales,
Jacques Melot, Reykjavik
melot at ismennt.is
NB Je n'ai pas a me justifier d'ecrire en francais: cela n'a rien
d'artificiel et s'inscrit dans une continuite historique. Je precise que je
n'ai AUCUNE revendication en ce qui concerne le francais comme langue
universelle comme alternative a l'anglais, au chinois, a l'espagnol ou au
russe. Contrairement a beaucoup, j'ai la "sagesse" de ne pas ecrire pour
etre lu par un maximum de personnes, mais par ceux a qui s'adresse vraiment
ce que j'ecris. Je constate que mon travail est cite, lu et pris en
consideration de maniere normale et satisfaisante. La preuve... on le pille
de temps a autre!
>
>Pourquoi, Jacques, ne pas avoir rediger cette note en Anglais? N'est-ce
>pas le devoir de la science de DIVULGER? Si en ce moment, la majeure
>partie des scientifiques parlent anglais, alors la majeure difusion
>d'idees va etre quand elles sont divulgees en anglais. Il est vrais que
>supposemment il existe plus de gens qui parlent chinois que de gens qui
>parlent anglais. En faite, comme fut indique dans ce meme forum, le
>chinoi tel quel n'existe pas, est moins de gens parlent le mandarin que
>l'anglais. Seul l'espagnol pourait rivaliser l'anglais, tant en nombre
>de parlants comme en couverture geographique. Malheureusement, etant
>donnee la situation economique dans la majeure partie des pays
>hispanophones, il nous reste, en ce moment, que l'anglais.
>
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